Quand tu partis…

Quand tu partis…
nous ne savions rien encore
de la colline,
de la mer,
du ciel

rien 
des aiguilles de pin
au bord du chemin
assemblages mutiques
bâtons, chiffres, lettres

l’à venir scellé

mais toi, oui déjà !

rien 
des sentiers de pierre,
dédale tranchant
qui sépare, qui coupe
au passage du dernier col

mais toi, oui déjà !

rien 
du silence des cimes
où,
vent léger, pervers
te fit signe
l’appel de la haute mer

mais toi, oui déjà !

A présent, je te parle
Je t’interroge
Je te demande

Vois-tu
dans le bleu sans nom
le dernier phare à l’horizon
ange, corps, mémoire
figure de vent et de houle

Vois-tu son appel,
battement d’ailes ?

Oui, me dis-tu
je le vois

Cassis - copie

A présent,
je fais silence

Écrire
Te rejoindre

M.N.
pour O.

(Par les collines – De Carnoux vers Cassis et La Bédoule
Octobre 2013) – Paru dans Filigranes 86