3 septembre 2015 (2)

Pour Odette
tant de messages, de poèmes, de musiques
ce jour de septembre, de toutes parts venus

ainsi tressons-nous à notre tour
comme une
bibliothèque dans les nuages

 (extraits des textes reçus)

La liste de toutes les choses qui me restent :
regard, sourire, mouvement, timbre de voix, parfum, un foulard qui virevolte…
dit aussi  la cruelle fugacité des images qui échappent toujours.

Les mots aussi demeurent en-deçà de l’impression, en-deçà de ce qui s’est imprimé en moi : message de vie plein de pépites à extraire, énergie de l’espoir à libérer.

La porte n’est jamais fermée, si cette énergie continue de palpiter.

Monique

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IMG_3106Kathy

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A Odette l’assembleuse de mots,  ce texte que j’adore et que vous m’avez fait découvrir quand j’ai débuté. Chaque fois que je l’écris ou que je le dis, je pense à vous deux…

J’ai vu le menuisier
Tirer parti du bois.

J’ai vu le menuisier
Comparer plusieurs planches.

J’ai vu le menuisier
Caresser la plus belle.

J’ai vu le menuisier
Approcher le rabot.

J’ai vu le menuisier
Donner la juste forme.

Tu chantais, menuisier,
En assemblant l’armoire.

Je garde ton image
Avec l’odeur du bois.

Moi, j’assemble des mots
Et c’est un peu pareil.

Eugène Guillevic, Poèmes

Steph

 

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À toi ma petite soeur de Provence
À toi cette chanson de mon frère Pierre Alain,
que tu avais su lire comme personne d’autre
Il chante pour toi Territet, petit port au bord du lac Léman.

En contemplant le lac
Du port de Territet
Une douceur m’embarque
loin de tous les excès
(…)
De ce si bel l’automne
Aux rires du soleil
Trois pétales de rose
Comment un signe du ciel
Tout doucement se posent.

Mon pays tout petit
Sous le regard de France
Par le chemin fleuri
Je cherche l’espérance

(…)
(Texte et musique : Pierre-Alain)

Etiennette

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Capture d’écran 2015-09-06 à 00.14.45extrait du Requiem allemand (Brahms)

C’était l’aube
à tes yeux infinis
lorsque tu t’es dressée pour la Rencontre
ta mémoire mobilisée
femme et combattante
Ta passion était née
ardente fiancée en transes de don
C’est alors que nous nous sommes tous mis
à t’appeler
Camarade
C’est doux ce petit mot ondin
qui court comme un ruisselet de caresses
et nous épaule les uns contre les autres
alors que nous avons banni nos vieilles identités

Saidi Menebhi

Natalie

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A toi qui me fus lumière, ces quelques mots du poète…

« Trois respirations »
Il existe un printemps inouï éparpillé parmi les saisons et jusque sous les aisselles de la mort. Devenons la chaleur : nous porterons ses yeux.
La parole soulève plus de terre que le fossoyeur ne le peut.
Nous ne serons jamais assez attentifs aux attitudes, à la cruauté, aux convulsions, aux inventions, aux blessures, à la beauté, aux jeux de cet enfant vivant près de nous avec ses trois mains, et qui se nomme le présent. »
(René Char, Recherche de la base et du sommet)

Chantal

 

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Un oiseau provençal est venu s’installer chez nous, en brabant wallon. Il s’est envolé ce matin et son chant flûté et intense résonne dans la sablière.
Une seule lettre vous manque et tout est épeuplé.

Alain

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Tu perces les nuages pour rester une belle étoile qui scintille pour nous chaque jour.

« Je sens que je perds de la matière, que mes résistances physiques tombent et que je me dissous dans l’harmonie et la montée de mélodies intérieures. Une sensation diffuse, un sentiment ineffable me réduisent à une somme indéterminée de vibrations intimes et de sonorités envoûtantes. »
E.Cioran

Myriam

 

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« Je reconnais, je connais toutes choses, moi-même reconnu, salué, dans la lumière où joue le rouge-gorge orange et gris comme une fausse feuille morte. Il s’approche, s’éloigne vers son arbre au nom retrouvé, revient, me suit, me cerne, m’accompagne du vol et du chant (cette grappe, égrenée sans fin, de prière et de rire) jusqu’au seuil usé entre ses buissons de lauriers-roses, le seuil des retrouvailles, ô mère, où toute parole dans l’ineffable clarté se défait comme une vaine écume. »

Gustave ROUD, Requiem (extrait)

Agnès

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Offrande à Odette qui nous accompagne en tout instant

Le chant Haka

Debout enraciné, je balance mes mains puis les bras autour de moi et doucement je sens la présence de ceux qui m’ont quitté…

Puis je tourne dans un sens et dans l’autre de manière à embrasser toute la terre et tous les humains qui vivent sur cette terre, la Terre dont nous sommes tous nés donc où nous sommes enracinés.

Nos bras et nos mains s’ouvrent, remontent vers notre cœur et frôlent notre tête, nos cheveux et nous déversons un flot de lumière et d’amour, comme une grande cascade qui voudrait nous inonder.

Nous allons puiser à la source de notre vie, la Terre, notre corps, notre visage qui offre un sourire de joie à tous ceux qui nous ont quittés, à toi Odette.

Enfin nous pouvons leur dire, lui dire, un grand merci et les accueillir dans nos bras comme un grand bouquet de fleur qu’on serre sur notre cœur.

Claude

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jean_malrieu1

Ne serait-ce qu’une fois, si tu parlas de liberté,
Tes lèvres, pour l’avoir connue, en ont gardé le goût du sel,
Je t’en prie,
Par tous les mots qui ont approché l’espoir et qui tressaillent,
Sois celui qui marche sur la mer.
Donne-nous l’orage de demain.

Les hommes meurent sans connaître la joie.
Les pierres au gré des routes attendent la lévitation.

Si le bonheur n’est pas au monde nous partirons à sa rencontre.
Nous avons pour l’apprivoiser les merveilleux manteaux de l’incendie.

Si ta vie s’endort,
Risque-la.

Jean Malrieu (1915-1976), Préface à l’amour (1953)

Michel
(De ce poème, LES deux premiers vers
tout particulièrement, que tu citais si souvent…)

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